L’émergence d’un besoin
Le campus des métiers et qualification Maroquinerie et métiers d’arts, porté conjointement par l’académie de Besançon et le Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté œuvre à la bonne adéquation entre l’appareil de formation et le développement de l’activité économique de ce secteur. Le conseil de perfectionnement de ce campus en décembre 2019 a été l’occasion pour les professionnels d’exprimer un besoin face auquel les difficultés de recrutement sont persistantes : quoi qu’associée au domaine du luxe, la production dans le domaine de la mode et du cuir relève souvent de procédés et d’organisations de type industriel. L’accroissement de la taille des unités de production génère un besoin de cadres techniques disposant de connaissances solides sur cet environnement : organisation, pilotage du process, perception des opportunités de l’industrialisation.
L’appareil de formation actuel dans le secteur des métiers et de la mode est très orienté sur les compétences "métiers", et moins sur l’industrialisation. Les professionnels sont amenés à recruter des cadres techniques d’autres secteurs d’activité (agro-alimentaire par exemple) pour lesquels l’absence de culture "métier" est regrettée.
Dès lors apparaissait la piste d’une formation qui, en complément de la formation "métier", viendrait former des cadres techniques de production industrielle. Le niveau bac+3 a semblé rapidement pertinent.
Ce besoin pressenti a été vérifié par une prise de contact avec des professionnels (essentiellement régionaux) et les instances de la branche (Fédération française de la maroquinerie notamment) qui ont confirmé le besoin et la pertinence de la réflexion.
Dispositif pédagogique
Après plusieurs réflexions exploratoires (Bachelor, création d’une licence ex nihilo, etc…), la piste de la création d’un parcours dans une licence professionnelle du Cnam existante a semblé la plus pertinente et rapidement opérationnelle.
Le projet s’appuie sur la licence professionnelle Conception et amélioration de processus et procédés industriels (CAPPI). Cette licence s’articule autour
- d’un tronc général de 270 h/27 ECTS,
- d’un parcours spécifique cuir et mode de 210 h/21 ECTS,
- de l’activité professionnelle dans le cadre de l’alternance (12 ETCS).
Aux enseignants du CNAM et des établissements partenaires seront associés à l’équipe de formation des professionnels qui viendront partager leur expérience, des centres experts pour apporter un niveau d’expertise important aux étudiants dans la connaissance des matériaux et procédés spécifiques.
La licence se déroulera en alternance sur une année scolaire. Elle a vocation à accueillir des jeunes sortant des BTS Métiers de la mode et du vêtement, Métiers de la mode, de la chaussure et de la maroquinerie, dominante chaussure et dominante maroquinerie. Il est anticipé que cette formation spécifique puisse attirer des jeunes de la France entière.
Structures et partenaires engagées dans le projet
- Le Campus des métiers et qualifications maroquinerie et métiers d’arts : animation de la réflexion, promotion de la formation auprès des alternants et professionnels, redirection des demandes d’information,
- Le CNAM : porteur des contrats d’apprentissage d’alternance, garant des référentiels pédagogiques et de la diplomation,
- Le Greta Haute-Saône Nord Franche-Comté, chargé de l’information, du recrutement, opérateur de la formation,
- Le lycée professionnel Les Huisselets : opérateur principal de la formation,
- Les centres experts : CTC, IFTH (modules spécifiques de formation avec un haut niveau d’expertise),
- Les professionnels régionaux du secteur de la maroquinerie : intervention des dirigeants dans les modules de formation,
- Les professionnels au niveau national : accueil des alternants.
Objectifs
- proposer une poursuite d’étude à des étudiants jusqu’au niveau licence, garantir l’accès à un parcours ingénieur,
- conforter le pôle montbéliardais de formation dans les métiers du cuir et de la mode, renforcer sa visibilité nationale,
- apporter une réponse concrète aux difficultés de recrutement des professionnels,
- contribuer à l’émergence des jeunes entrepreneurs dans le secteur.
Mise à jour : juillet 2021